La confiance en soi : facteur clé de la mobilité et de la cohésion sociale


Association pionnière du mentorat, Télémaque développe ses actions à destination des jeunes collégiens, lycéens et apprentis motivés, boursiers et issus de territoires fragiles, autour de 4 piliers dont celui de la confiance en soi.

Donner les clés de la réussite aux jeunes, leur permettre de développer leur potentiel, en les accompagnant dans la construction de leur confiance, est au cœur de nos missions.

Nous avons ainsi décidé de collaborer avec le think tank VersLeHaut, dédié aux jeunes et à l’éducation, afin de mieux mesurer le niveau de confiance des jeunes en eux, en leur avenir et dans les autres. Afin aussi d’identifier les leviers d’action les plus efficaces.

Le Baromètre Jeunesse&Confiance 2023 (« Moi, les autres, la planète : une jeunesse en quête de confiance ») est le résultat de ce partenariat, en lien avec l’Institut de sondage OpinionWay.

Nous retenons trois leçons principales de ce baromètre.

74% des jeunes de 16 à 25 ans estiment avoir confiance en eux. Ils sont aussi 67% à être optimistes pour eux-mêmes.

Pour autant, lorsque l’on évoque des situations permettant de vérifier la réalité de cette confiance, les jeunes estiment avoir au moins de temps en temps manqué de confiance en eux pour :prendre la parole en public (69%), pratiquer certaines activités (50%), s’orienter (43%) et postuler à un emploi (40%).

Si l’on compare les jeunes ayant réalisé une partie de leur scolarité en REP à ceux n’ayant pas été dans un établissement d’éducation prioritaire, le manque de confiance en soi s’accroit nettement : 62% versus 45% pour la pratique de certaines activités, 56% versus 39% pour l’orientation, 52% versus 36% pour la postulation à un emploi. Plus inquiétant encore : 74% des jeunes scolarisés en éducation prioritaire affirment avoir parfois renoncé à une formation qui les intéressait faute de confiance en eux.

Il s’agit là de situations dans lesquelles le capital socio-culturel joue un rôle clé et dans lesquelles le poids des déterminismes socio-économiques, leur capacité à créer des entraves et de l’auto-censure, se fait particulièrement sentir.                       

La confiance en soi impliquant la capacité de passer à l’action (le pouvoir d’agir), il existe ainsi de nombreux freins pratiques pesant sur la vie quotidienne des jeunes.

50% des jeunes de 16 à 25 ans souhaitent bénéficier d’un programme de mentorat. 46% comptent déjà sur des mentors (et des animateurs sportifs et culturels) pour les aider à construire leur avenir.

Si l’on compare les jeunes ayant réalisé une partie de leur scolarité en REP à ceux n’ayant pas été dans un établissement d’éducation prioritaire, le besoin de mentorat s’affirme encore plus nettement : 64% versus 45% souhaitent bénéficier d’un programme de mentorat, 63% versus 40% comptent déjà sur des « tiers de confiance »  pour les aider à construire leur avenir.

Par ailleurs, 55% des jeunes de 16 à 25 ans souhaiteraient participer à des ateliers de gestion du stress et des émotions et 48% souhaiteraient participer à des formations de prise de parole en public.

Le souhait de bénéficier de ses actions permettant de renforcer la confiance en soi s’accroit nettement pour les jeunes ayant réalisé une partie de leur scolarité en REP : 67% versus 50% pour la gestion du stress et des émotions, 64% versus 43% pour la prise de parole en public. Par ailleurs, 73% des jeunes résidant en zone urbaine sensible (ZUS) souhaiterait apprendre à mieux gérer leur stress et émotions versus 49% de ceux qui n’y vivent pas.

Le mentorat et les différents outils connexes permettant de renforcer la confiance en soi apparaissent ainsi comme un levier majeur d’émancipation et de réduction des inégalités.

Qu’il s’agisse d’aider les jeunes à avoir confiance en eux (48%) ou d’acquérir les savoirs de base (67%) en passant par l’orientation (54%), la réduction des inégalités (51%) et l’épanouissement personnel (50%), l’institution scolaire obtient une note moyenne, synonyme d’une confiance très relative envers le système scolaire. D’ailleurs, 16% des jeunes interrogés ne font confiance à l’école sur rien. Ce sont principalement des jeunes n’ayant pas obtenu leur bac, donc les plus vulnérables.

Concernant les jeunes ayant réalisé une partie de leur scolarité en REP, cette confiance est accrue : 64% versus 46% pour la réduction des inégalités sociales, 65% versus 51% pour l’orientation, 60% versus 46% pour l’épanouissement, 55% versus 45% pour la confiance en soi, 66% versus 56% pour l’apprentissage du respect des autres et de la citoyenneté.

Sans complètement remplir ses missions liées à l’émancipation et à l’égalité des chances, l’institution scolaire continue ainsi à jouer un rôle relatif mais actif dans la diminution du poids des déterminismes.